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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 17:35
     Il m'arrive fréquemment, surtout si les élèves sont plutôt sympathiques et attentifs, de faire quelques traits d'humour sur les sujets de devoirs à la maison (plus couramment appelésDM). C'est ainsi, par exemple, que sur le sujet d'un DM à rendre pour le vendredi 13, j'ai écrit : "Les personnes souffrant de triskaïdékaphobie ou de paraskévidékatriaphobie ont bien entendu la possibilité de me rendre le devoir le jeudi 12". Personne ne me l'a rendu le 12 ! Pas de supersticieux dans cette classe apparemment.

     Récemment, sur le sujet d'un devoir à rendre le 09 décembre, j'ai écrit : "Le 9 décembre a été décrétées par les Nations Unies journée mondiale contre la corruption... Donc pas de billets dans les copies ! Merci !" Certaines élèves m'ont pris au mot et ont glissé ceci dans leur copies :

 

123 2392
123 2395

     Je vous rassure, ce ne sont que des photocopies recto uniquement (je leur ai tout de même signifié que la contrefaçon d'argent liquide était interdite).
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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 11:45
     Chaque année j'ai l'impression d'avoir des élèves de seconde de plus en plus bébés. Ce constat je le fais chaque année mais là je dois tout de même avouer que le degré d'immaturité bat des records ! Lors de ma première rentrée en lycée, en septembre 2005, je croyais vraiment que j'en avais terminé avec les gommes taillées en forme d'animaux ou les "m'sieur, comment je fais moi pour souligner en jaune ?" que j'avais pu découvrir pendant mon stage en collège. Malheureusement, ça continue encore et encore...

     Figurez-vous, par exemple, que les élèves de seconde ne savent pas utiliser un classeur. Pour ma part je n'ai pas souvenir d'avoir utiliser un quelconque cahier après ma troisième, mais les élèves d'aujourd'hui découvrent le classeur en seconde, voire plus tard. Du coup, quand on doit jongler entre trois ou quatre parties différentes, le classeur devient obligatoire et il faut les guider dans leur utilisation. Imaginez-vous en face de 33 charmantes têtes blondes, qui vous regardent dans le blanc des yeux sans bouger le petit doigt, et sans comprendre ce que vous dites, lorsque vous leur annoncez : "on a fini la correction des exercices, reprenons la partie cours". C'est exactement ce que je vis 4 fois par semaine avec eux. Au début c'est drôle, à la longue on ressent plus de la pitié.

     Pour les agendas, c'est la même chose. A part laisser des mots à la copine le jour de son propre anniversaire pour qu'elle n'oublie pas la date, ça n'a pas l'air de servir à grand chose. Quand ils essaient d'y écrire des devoirs, c'est la catastrophe : la date n'est pas la bonne ou il manque la moitié des exercices à faire. Parfois c'est même comique : cette semaine un élève n'avait pas fait ses exercices de maths, il m'a alors affirmé avec aplomb : "Ah non, il n'y avait pas d'exercice à faire pour aujourd'hui". Je lui ai alors répondu qu'il y en avait même deux et lui ai demandé de sortir son agenda, il y avait écrit : "Français - Ex. 20 et 23" c'étaient bien les bons exercices mais manque de bol on était en maths !

     Leur comportement est très puéril également, aussi bien en classe que dans les couloirs. Ils sont parfois aussi spontanés que des gosses de 3 ans qui découvrent le monde. Le premier chapitre a porté sur les fonctions cette année. Dans le chapitre on introduit la notion d'intervalle de nombre. Lorsqu'un jour j'ai commencé ma phrase par : "L'intervalle sur lequel la fonction est définie..." une élève ayant remarqué l'emploi du pronom masculin lequel s'est alors exclamé à voix haute : "Aaaah ! Mais alors ce sont des garçons ?" J'ai eu du mal à retenir mon fou-rire ce jour-là, j'ai du me mordre la lèvre très fort.

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 20:42
     Aujourd'hui, un collègue nous a encore apporté la preuve que les élèves aiment négocier même jusque dans leur copie. Parfois un point supplémentaire sur la note de leur devoir, parfois le report du DS prévu le jour même (ça m'est encore arrivé la semaine dernière), peu importe, tout se marchande ! Vraiment tout ma brave dame. Là, il s'agit visiblement d'un élève qui souhaitait esquiver le devoir surveillé. Le prof a attendu le deuxième cours pour lui faire rattraper son devoir, et voilà ce qu'il a trouvé en guise de copie (j'ai volontairement laissé les fautes d'orthographe) :

     "Monsieur, du fait que je n'étaie pas en état d'effectuer le devoir à la séance dernière je comprends parfaitement que vous me fassiez rattraper le devoir aujourd'hui. Cependant vous ne m'avez pas prévenu alors qu'on s'est vu hier, que je devais rattraper le devoir. Ainsi je n'ai pas pu réviser pour ce dernier, je sais que vous êtes un homme bon et je souhaiterais faire appelle à votre générosité si vous me laisseriez une chance. Merci d'avance. Salutations distinguées."

     Le professeur de l'élève ayant beaucoup d'humour, il a affiché une photocopie du devoir de l'élève en salle des profs (je le remercie chaleureusement de ce grand moment d'hilarité) et il y avait inscrit la note de 0/20 accompagné du commentaire suivant : "Avec mes salutations distinguées." Mais au-delà de cette anecdote, je me demande ce qui est le plus comique. Est-ce l'élève qui essaie de négocier ou certaines enseignants, heureusement très rares, qui, bouche bée devant la copie de l'élève épinglée au mur de la salle des profs, trouvent le traitement de l'incident et la note de l'élève "choquants" !
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 22:41
     Je ne sais pas si c'est à cause de la fausse blonde nympho folle furieuse avec qui j'ai eu des maux l'an passé, et qui ferait du vaudou sur ma petite personne insignifiante au lieu de préparer son concours de l'agreg interne, mais quoiqu'il en soit l'année a commencé pour moi sous le signe de la guigne. J'espère que ça va bientôt se calmer parce que l'année démarre plutôt fort.

     Le jour de la pré-rentrée, mes collègues de seconde me harcèlent pour que je leur photocopie la liste des élèves de la classe dont je suis le prof principal. Je laisse un peu traîner et au dernier moment je me décide à faire ces fameuses photocopies. Je me précipite sur la photocopieuse, je tape mon code, et là, Biiip, mon code ne marche pas. Après deux mois de sommeil, je me dit que ma mémoire est un peu défaillante, je recommence, Biiip, toujours rien. Mon code ne marche définitivement plus... Mes collègues rient. Pas moi, sans photocopie, le prof meurt. Il m'a fallu 48h, 10 à 20 photocopies empruntées par ci par là avant d'arriver à trouver le responsable des photocopieuses pour finalement m'entendre dire que mon code avait été supprimé. Quelle charmante attention ! On m'en a donc redonné un autre, heureusement bien plus facile à retenir !

     Après l'épreuve de la photocopieuse, c'est le tour des papiers ! A la rentrée, le prof principal se transforme en véritable assassin de forêts : il distribue les carnets de correspondance, collecte les attestations d'assurance scolaire et les certificats de scolarité de la CAF, les coupons réponses pour la réunion d'accueil des parents avec les profs. La grippe A passant par là il a aussi fallu distribuer une brochure pour sensibiliser les familles aux dangers de la grippe A (il n'y en avait pas pour tout le monde !!!). Seulement voilà, dans le flot de toute cette paperasse, il arrive de se perdre. Et lundi, coup de stress, l'enveloppe des fiches CAF disparaît. Je fouille, fouille et refouille la salle des profs, mon casier, mon cartable, demande aux collègues assis à côté de moi au moment où je les ai manipulés de vide leur cartable. Rien, le mystère total. Après enquête il s'avère que c'est un élève qui me les a embarquées par erreur : je lui ai montré les fiches CAF pour lui faire voir à quoi ça ressemblait. Il a alors cru que je lui tendais l'enveloppe, et pendant que je répondais à une question il a innocemment embarqué l'enveloppe complète avec toutes les fiches dedans. Plus de peur que de mal, mais j'ai bien stressé.

     En pleine recherche des fiches CAF, le lendemain de la disparition, je me pointe en salle des profs, je tente d'ouvrir mon casier... Et là, les 50% de la clé restent coincés dans la serrure, les 50 autres % dans ma main... Le casier étant fermé à clés... avec mon ordi portable à l'intérieur (je l'y avais mis 5 min plus tôt)... Désespoir ! Mais heureusement très bref : mon ongle me permet désormais d'ouvrir mon casier !!! C'est assez technique mais ça marche très bien. J'attends la clé avec impatience tout de même.

     Après toutes ces aventures, je tente d'aller récupérer mes photocopies à la reprographie (deuxième moyen de faire des photocopies mais un plus long que la photocopieuse bouffeuse de codes). Je regarde fièrement ma feuille d'exercices pour les Terminales S, m'auto-complimente sur la mise en page plutôt habile, jusqu'à ce que je m'aperçoive que j'ai oublié de tracer la courbe sur le graphique d'un exercice. Mauvaise semaine.

     Je passe sur les lapins posés par les parents pour la réunion parents-profs. Mais je suis déjà fatigué seulement une semaine après la reprise. Ca promet...
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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 21:56
    Cette année c'est du sérieux, je surveille les épreuves du BAC général série ES. C'est moins la glandouille qu'avec les STG, les candidats n'arrivent pas en retard et je n'ai observé aucun échange entre les candidats, seulement un ou deux regards inquiets en début d'épreuve. J'ai tout de même pu observer quelques perles sur les en-têtes. J'ai eu droit au désormais classique "Examen" dans la case "Examen ou concours". Une collègue m'a raconté avoir lu sur une copie "BAC à lauréat" dans la même case, on n'est pas passé loin du BAC à shampooing là ! Il a aussi fallu que j'explique trois fois de suite à un candidat comment remplir l'en-tête correctement. Il ne comprenait pas pourquoi l'examen qu'il passait n'était pas la "Philosophie".

     Quand je dis que ce n'était pas la glandouille, ce n'est pas tout à fait vrai. Un candidat est venu habillé en short de plage et en tongs (ça m'a fait penser à un élève que j'ai récemment vexé car il était venu comme ça en cours et je l'avais alors qualifié de touriste) ! Ce futur bachelier n'a pas disserté bien longtemps, il s'est endormi probablement avant la fin de la lecture du sujet. Je n'ai pas osé le réveiller, ce n'est pas dans ma philosophie de perturber le sommeil de quelqu'un. Une prof d'EPS de passage, venue nous apporter une agrafeuse, a cependant reconnu un de ses élèves, elle a alors donné un léger coup sur la tête du candidat avec une brochure qu'elle tenait dans les mains. Il s'est réveillé et s'est remis à composer.

     Une autre candidate, au décolleté plongeant, me lançait des regards profonds de temps à autres, tout en faisant tourbillonner sa longue chevelure blonde. Elle a d'ailleurs balayé le visage de son voisin de derrière une ou deux fois. Au début je me disais qu'elle était gonflée tout de même mais que de toute façon c'était un mauvais calcul car ce n'était pas moi qui corrigerais les copies de philosophie. J'ai par la suite découvert qu'en réalité elle n'était pas intéressée par ce genre de chose. Lorsqu'il a fallu l'accompagner au toilettes elle m'a demandé en douce un tube de blanc correcteur. Il a donc fallu lui expliquer rapidement que je ne pouvais pas avantager un candidat par rapport à un autre. Quelle intégrité, n'est-ce pas ?

     Voilà, c'est à peu près tout pour cette première demi-journée, lundi je surveille toute la journée, on verra ce que ça donne. Je vous tiens au courant.
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 23:29
     Les élèves ont tendance à croire que les profs ne communiquent pas entre eux. Selon eux on ne parlerait que de maths, d'histoire-géo ou de philo à longueur de journée. Seulement voilà, on discute d'autre chose en salle des profs. Certains profs sont même devenus de vrais experts en ragots. Mais ce n'est pas le sujet ici. Les élèves ne se rendent pas compte que l'on discute aussi de leur frimousse.

    Un collègue me parle donc d'une élève qui exaspère pas mal de profs de l'équipe pédagogique de la classe de 2de. On parle donc de ses absences, de ses retards, de son insolence insupportable, et au hasard de la conversation il me signale qu'il vient de la voir devant le lycée en train de fumer sa clope. Là je me dis, zut aujourd'hui elle est là et en plus elle va puer la clope !

    Dix minutes plus tard, le cours commence. L'élève en question est absente. Etange, me dis-je. Peut-être que la clope n'est pas finie. Mais voilà que mademoiselle débarque accompagnée de sa fidèle accolyte avec plus de 10 minutes de retard. Les deux élèves me brandissent fièrement leur carnet pour me montrer leur mot de retard sur lequel il est indiqué "Perturbation TCL". Ah ces Transports en Commun Lyonnais ! Tous des méchants ! Ils font grève tous les jours et leurs grèves empêchent même les élèves de montrer quelques marches d'escalier pour aller en cours de maths. Où va-t-on ma brave dame ?Ou  alors je n'ai pas compris ce que voulais dire TCL et cela singifie Terminer sa Clope Lentement.

     En croyant se payer ma tronche les deux élèves en question ont donc gagné une heure de retenue chacune avec un travail à faire. Recopier un texte sur l'histoire des statistiques ne leur fera pas de mal. La morale de l'histoire est que quand on prend son prof pour un con, il se peut qu'il le devienne vraiment !
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28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 22:20
     Je devais m'y attendre, à force de publier les perles de mes élèves (même sans en nommer les auteurs), j'ai peu à peu attisé leur envie de se venger. Mes élèves de seconde tiennent donc une liste des perles de leurs profs. Elle est assez fournie mais heureusement je ne suis pas le seul visé. Sinon j'aurais de quoi m'inquiéter. Quoiqu'il en soit je suis donc l'auteur d'un certain nombre de lapsus ou de phrases qui les amusent ou les interpellent.

    Certaines citations méritent effectivement leur place dans le bêtisier en question. Il m'est en ainsi arrivé au moins une fois dans l'année de leur suggérer de bien choisir leur aisselle avant de tracer un graphique plutôt qu'une échelle. Mais le plus grand moment de solitude que j'ai vécu cette année, c'est  sans doute ce jour où j'ai pris l'air le plus strict qu'il m'ait été donné de prendre dans l'année pour leur filer une engueulade collective ; je voulais leur dire que j'enverrai dans le bureau de Mme le proviseur les prochains qui feraient des singeries sous les fenêtre pendant les heures de cours, j'ai alors dit : "Le prochain qui perturbe un cours, c'est direct sous le bureau de Mme le proviseur !" Petit problème de (pré)position !

     Cependant, la plupart des phrases qu'ils notent dans leurs cahiers ne sont même pas drôles ou alors bien déformées par rapport à la réalité. Quand j'ai donné la définition de la fonction carré, j'ai dit que c'était la fonction qui à tout nombre réel associe son carré. A ce moment là j'ai entendu dans mon dos : "Vas-y note-la celle-là ! Il a dit saucisson carré, elle est pas mal !" Ils m'ont promis de me faire lire les citations qu'ils auraient collectées à la fin de l'année. Je vous tiendrai au courant.
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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 22:45
     Il y a parfois des journées qui sont très longues, tellement longues qu'on a presque oublié quand elles ont commencé. Celle de ce vendredi 03 avril a été particulièrement pénible. Il faut dire qu'elle a bien commencé : le métro m'est parti sous le nez et le tram a fait de même quelques minutes plus tard. Arrivé au lycée, je vois une collègue faire le café. Super me dis-je ! Je pensais que je n'aurais pas besoin de m'y coller pour une fois ! J'ai alors vaqué à mes occupations en attendant que le café passe. Mais par excès de flemme ma chère collègue avait décidé de ne faire passer que de l'eau chaude dans la cafetière pour diluer le café de la veille qui dormait au fond du bocal. Rien de tel qu'un pur jus de chaussettes pour vous mettre de mauvaise humeur. Il a donc fallu que je refasse le café. La prochaine fois qu'elle quémande une lichette de café je crois que ma maladresse va renverser le contenu de la cafetière dans l'évier. J'étais donc assez mal viré et il n'était pas encore 09h00.

    
J'avais hâte d'être en vacances avant même de commencer ma première heure de cours. Les élèves aussi visiblement : au bout de 10 minutes de cours j'avais déjà viré deux élèves qui se montraient un peu prétentieux et désagréables de surcroît. L'un niait avoir parlé à un camarade et l'autre le défendait. Quinze minutes plus tard, alors que je dictais une partie du cours, une élève au premier rang s'est mis à tapoter sur son téléphone portable, cachée derrière une pochette placé verticalement. Croyant être à l'abri des regards indiscrets, elle continuais à s'amuser avec son téléphone. Je me suis alors dirigé devant le bureau tout en continuant mon discours, j'ai tendu la main pour récupérer l'objet du délit. C'est alors qu'elle a plongé la main dans sa poche droite pour en sortir un autre téléphone qu'elle m'a alors remis. Je lui ai signifié que je voulais surtout celui qu'elle était en train de manipuler sur ses genoux. Après un rude négociation j'ai pu récupérer le deuxième téléphone qui s'est avéré être celui de la voisine. C'était donc une première pour moi : confisquer deux portables d'un coup. Et il n'était pas encore 10h00.

    L'heure suivante, après la récréation de 10h00, était la deuxième heure de cours d'affilée avec la même classe. L'une des deux propriétaires de portable confisqué trouvait insupportable que j'utilise des numéros de paragraphes de la forme 2.1.2 au lieu de II.1.b ! Elle trouvait ça moche deux chiffres qui se suivent. Je lui ai alors répondu qu'elle devait avoir du mal à compter au delà de 10 sans grincer des dent. C'est alors qu'elle s'est mise à compter (dans sa tête) sans s'arrêter en me demandant de l'arrêter quand je le souhaiterais. Je ne lui ai jamais demandé d'arrêter, souhaitant ardemment qu'elle s'endorme avant la fin de l'heure. De temps en temps elle me signifiait l'état d'avancement de son épopée numéraire : "J'en suis à 2600 m'sieur". Quelques minutes plus tard, j'ai entendu un autre élève chantonner : "Je m'appelle Jordy, j'ai quatre ans et je suis petit", ce à quoi j'ai répondu assez spontanément : "Je n'en doutais pas une seconde !" Et là il n'était pas encore 11h00.

     L'heure d'après, un élève à qui je réclamais un mot d'absence depuis 5 jours pour un devoir qu'il avait séché, s'est levé pendant le cours alors que j'écrivais au tableau. Il s'est approché silencieusement du tableau et quand je me suis retourné il était nez à nez avec moi, ça m'a un peu fait flipper sur le coup. Il m'apportait justement son carnet de correpondance pour me montrer son mot d'absence ; dans la rubrique "motif" il était inscrit "pas réveillé". Ils pourraient au moins faire semblant d'être malade et ainsi s'éviter un zéro quand ils sont absents, mais les élèves sont parfois naïvement honnêtes et inscrivent sur leurs mots d'absence des motifs aussi incongrus que "panne de réveil", "mal au ventre", "fatigue suite à un tournoi de foot la veille", "toilettes" (pour 30 min de retard) ou encore "chercher à manger".
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 23:56
    Cette année les élèves ont décidé que les vacances de Noël dureraient trois semaines. Comme beaucoup d'établissements scolaires en France mon lycée connaît en effet un blocus et de ce fait les salles de classe sont désertées depuis lundi matin. Le blocus vise à protester contre la réforme de Darcos. Cependant notre ministre a retardé sa réforme : oui, quelqu'un a du lui apprendre la règle de trois et il s'est sans doute rendu compte qu'il lui faudrait plus de temps pour mettre en application son plan machiavélique. Sacré Dragon... Euh, Darcos ! Bref, la réforme est suspendue, et pourtant les élèves continuent à protester devant le lycée, boycottent les cours et bloquent l'entrée du lycée. Vous l'aurez donc compris, la conscience politique de nos élèves s'est réveillée, et le ministre ne leur fait pas peur.

     Oui, la conscience politique de nos bambins ne demande qu'à s'exprimer. Un bonne partie des élèves ont en effet compris les enjeux de cette réforme... Enfin, une bonne partie de ceux qui connaissent le nom de notre ministre j'entends. Ce qui ne représente finalement pas beaucoup d'élèves. Les autres y trouvent tout de même leur compte. C'est super, le blocus ça leur permet de sécher les cours, de jouer à chat autour de la boîte postale située sur la place devant le lycée, tout cela sous les yeux du prof de maths qui vous regarde au chaud, par la fenêtre de sa salle déserte. Non franchement c'est cool le blocus, les DS sont annulés, on se promène dans les couloirs déserts, c'est calme. Juste avant les congés de Noël on en a bien besoin !

     Pour le prof, par contre c'est un peu plus technique. La première chose à faire en arrivant le matin, c'est justement d'arriver au lycée. Il faut en effet se faufiler entre les oeufs qui sont lancés contre la façade du lycée. Pour ça pas de soucis, j'ai trouvé la parade, je passe par les garages pour rentrer. Ensuite on se demande combien on va avoir d'élèves, ce matin j'en ai eu 6 puis 5 et enfin 0. Quand ils ne viennent pas c'est pas compliqué, on attend sagement en salle des profs. Mais quand ils viennent à 5 ou 6 c'est le casse-tête pour les occuper 55 minutes. Après il faut remplir le billet d'absence et il ne faut surtout pas mettre les présents sur le billet sinon ils sont perdus en Vie Scolaire (c'est la faute à Molière il parait), donc il faut arriver à caser 27 noms dans une case de 12 cm par 2,5 cm. Avis aux amateurs. Une fois qu'on a remis le billet d'absence, on se dirige au self, et là on y croise une bonne dizaine des élèves qui viennent de sécher votre cours... Certains se cachent sous la table faisant mine de chercher un objet tombé à terre, alors on a envie de leur demander : "c'est le prof de maths que vous cherchez sous la table ?"

     C'est donc le joyeux bordel dans mon lycée. Mais c'est sûrement presque partout ailleurs la même chose. il faut dire que le ministre l'a bien cherché, à force d'inonder la presse de ses phrases assassines à l'égard des enseignants et des lycéens dont il a le secret, forcément ça explose ! Et voilà le résultat.
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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 21:17
     Parfois il est nécessaire qu'un prof fasse preuve de répartie à l'égard des élèves. C'est une manière douce et discrète, pour parler simplement, de les casser afin de calmer leur exubérance parfois parasitante. Cela peut revêtir la forme du cynisme ou de l'humour, cela fait toujours grincer des dents, mais il n'empêche que c'est une pratique courante. Voici donc quelques exemples réels de mise en pratique de cassages en règle. Certains sont de moi, d'autres pas, mais ils sont tous réels.

     Exemple 1 : Une élève pique un fou-rire dans la salle de cours, cela se produit pour la troisième fois déjà dans la semaine, impossible de la calmer, le cours est perturbé. Heureux hasard, une autre mouette rieuse passe dans le couloir à ce moment-là en poussant des cris presque inhumains. C'est alors que le prof se tourne vers son élève et lui dit:
     "Tiens, va faire un tour dans le couloir, je suis sûr que toi et ta soeur vous avez des choses à vous dire !"

     Exemple 2 : Le prof expose son cours face à une classe  composée uniquement de filles et totalement inanimée. Ses élèves le regardent mais ne semblent pas comprendre un mot de ce qu'il raconte. Il se dit alos intérieurement : "Mais quelles belles dindes nous avons là !" Il ne peut s'empêcher de leur dévoiler le fond de sa pensée, mais le fait de manière plus subtile :
     "Quand je vous vois toutes là, je me demande comment vous avez fait pour échaper à Thanksgiving ! Mais d'un autre côté je me dis aussi que Noël approche et là, vous n'en réchaperez pas mesdemoiselles ! Croyez-moi !

     Exemple 3 : Deux garçons discutent pendant l'exposé du prof. L'enseignant se retourne alors vers eux pour leur demander d'arrêter. A ce moment ils les voit en train de sourir en se touchant du bout des doigts :
     "Vous deux au lieu de vous carresser et de vous susurer l'un à l'autre des mots doux, vous feriez mieux d'écouter le cours".
     Un autre élève assis à côté des deux premiers se croit alors autorisé à faire un commentaire :
     "Oui m'sieur et je suis témoin". Le prof répond alors :
     "Non, ce n'est pas possible jeune homme, ce n'est pas encore autorisé par la loi ! Il faudra encore attendre pour marier tes camarades !"

     Exemple 4 : Un élève regarde sous le bureau (c'est une maladie assez fréquente chez les ados qu'on pourrait appeler la mobilophonite aigue) ! Son voisin regarde également. Le prof arrête alors son cours, demande à l'élève ce qu'il fait sous le bureau. Pas de réponse, le portable a déjà disparu (ils sont vifs). Alors le prof lance :
    "Y a rien sous le bureau ? Dans ce cas je suis rassuré alors,  parce que je m'inquiètais un peu quand j'ai vu ton voisin regarder en direction de ta braguette."


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