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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 19:51
     Certains exercices de géométrie en lycée consistent à identifier des lieux de points : un point se déplace sur un objet géométrique particulier comme une droite, un segment ou un cercle et il faut justement trouver la nature de cet objet. Mais parfois les élèves ont beaucoup de mal à identifier le lieu de point demandé. On obtient alors ce genre de réponse :

     "L'ensemble E des points M du plan se trouve sur la droite qui comprends la hauteur de H qui coupe le segment [BC]."

     Amis non matheux, rangez vos Efferalgan, cela ne veut rien dire, inutile donc de vous torturer. Amis matheux, la réponse attendue était : la droite perpendiculaire à [BC] passant par H. Vous pouvez maintenant comparer avec l'original.
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28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 22:20
     Je devais m'y attendre, à force de publier les perles de mes élèves (même sans en nommer les auteurs), j'ai peu à peu attisé leur envie de se venger. Mes élèves de seconde tiennent donc une liste des perles de leurs profs. Elle est assez fournie mais heureusement je ne suis pas le seul visé. Sinon j'aurais de quoi m'inquiéter. Quoiqu'il en soit je suis donc l'auteur d'un certain nombre de lapsus ou de phrases qui les amusent ou les interpellent.

    Certaines citations méritent effectivement leur place dans le bêtisier en question. Il m'est en ainsi arrivé au moins une fois dans l'année de leur suggérer de bien choisir leur aisselle avant de tracer un graphique plutôt qu'une échelle. Mais le plus grand moment de solitude que j'ai vécu cette année, c'est  sans doute ce jour où j'ai pris l'air le plus strict qu'il m'ait été donné de prendre dans l'année pour leur filer une engueulade collective ; je voulais leur dire que j'enverrai dans le bureau de Mme le proviseur les prochains qui feraient des singeries sous les fenêtre pendant les heures de cours, j'ai alors dit : "Le prochain qui perturbe un cours, c'est direct sous le bureau de Mme le proviseur !" Petit problème de (pré)position !

     Cependant, la plupart des phrases qu'ils notent dans leurs cahiers ne sont même pas drôles ou alors bien déformées par rapport à la réalité. Quand j'ai donné la définition de la fonction carré, j'ai dit que c'était la fonction qui à tout nombre réel associe son carré. A ce moment là j'ai entendu dans mon dos : "Vas-y note-la celle-là ! Il a dit saucisson carré, elle est pas mal !" Ils m'ont promis de me faire lire les citations qu'ils auraient collectées à la fin de l'année. Je vous tiendrai au courant.
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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 22:09
     Toujours dans la famille des statistiques qui ne veulent rien dire, voici quelques données chiffrées collectées dans des exercices de statistiques en seconde.

     Le premier exemple est tiré d'un exercice où l'on étudie la population des rats qui peuplent la ville de Lyon (pas très ragoûtant certes mais c'est histoire de faire des stats évidemment). On demande d'évaluer le nombre de femelles dans un échantillon de 600 rats. Voici la réponse d'un élève :

     "Il y a en tout 600 rats dont 1195 femelles".

     Qui a dit que les femmes ne comptent pas ?

     Le deuxième exemple est tiré d'un exercice où l'on compare le salaire des ouvriers d'une usine avant et après augmentation du patron (l'exercice date on était pas en temps de crise). Vous constaterez que mes élèves sont bien plus généreux que les patrons :

     "Le salaire moyen des ouvriers est de 14 000 euros. Si le patron augmente tous les employés de 100 euros, le salaire moyen augmente de 10 000 euros".

     Je devrais peut-être suggérer au ministre de la fonction publique de recruter cet élève au moment des discussions sur les augmentations de salaire des fonctionnaires. Une augmentation annuelle de 80% au lieu de 0,8% ce serait pas mal non ?
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5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 23:24
     L'an passé, certains de mes élèves de BTS m'avaient proposé de glisser quelques billets dans les copies pour que je gonfle leur moyenne, ce que j'ai bien évidemment refusé. L'intérêt était toutefois limité pour eux vu le peu d'influence que j'avais sur leur examen final. Cette année, des élèves de première visiblement moins fortunés ont également voulu tester mon intégrité. Voici le message que j'ai ainsi pu découvrir dans une copie :

     "La réponse est dans ma tête, elle est au bout de la langue mais elle ne veut pas sortir. Pourrais-je quand-même avoir les points pour cette question ?"

     Ce à quoi j'ai répondu directement sur la copie : "Les points sont dans ma main, ils sont juste au creux de ma main, mais ma main ne veut pas s'ouvrir. Suggestion : la prochaine fois secouer la tête en tirant la langue, des fois que..."
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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 22:45
     Il y a parfois des journées qui sont très longues, tellement longues qu'on a presque oublié quand elles ont commencé. Celle de ce vendredi 03 avril a été particulièrement pénible. Il faut dire qu'elle a bien commencé : le métro m'est parti sous le nez et le tram a fait de même quelques minutes plus tard. Arrivé au lycée, je vois une collègue faire le café. Super me dis-je ! Je pensais que je n'aurais pas besoin de m'y coller pour une fois ! J'ai alors vaqué à mes occupations en attendant que le café passe. Mais par excès de flemme ma chère collègue avait décidé de ne faire passer que de l'eau chaude dans la cafetière pour diluer le café de la veille qui dormait au fond du bocal. Rien de tel qu'un pur jus de chaussettes pour vous mettre de mauvaise humeur. Il a donc fallu que je refasse le café. La prochaine fois qu'elle quémande une lichette de café je crois que ma maladresse va renverser le contenu de la cafetière dans l'évier. J'étais donc assez mal viré et il n'était pas encore 09h00.

    
J'avais hâte d'être en vacances avant même de commencer ma première heure de cours. Les élèves aussi visiblement : au bout de 10 minutes de cours j'avais déjà viré deux élèves qui se montraient un peu prétentieux et désagréables de surcroît. L'un niait avoir parlé à un camarade et l'autre le défendait. Quinze minutes plus tard, alors que je dictais une partie du cours, une élève au premier rang s'est mis à tapoter sur son téléphone portable, cachée derrière une pochette placé verticalement. Croyant être à l'abri des regards indiscrets, elle continuais à s'amuser avec son téléphone. Je me suis alors dirigé devant le bureau tout en continuant mon discours, j'ai tendu la main pour récupérer l'objet du délit. C'est alors qu'elle a plongé la main dans sa poche droite pour en sortir un autre téléphone qu'elle m'a alors remis. Je lui ai signifié que je voulais surtout celui qu'elle était en train de manipuler sur ses genoux. Après un rude négociation j'ai pu récupérer le deuxième téléphone qui s'est avéré être celui de la voisine. C'était donc une première pour moi : confisquer deux portables d'un coup. Et il n'était pas encore 10h00.

    L'heure suivante, après la récréation de 10h00, était la deuxième heure de cours d'affilée avec la même classe. L'une des deux propriétaires de portable confisqué trouvait insupportable que j'utilise des numéros de paragraphes de la forme 2.1.2 au lieu de II.1.b ! Elle trouvait ça moche deux chiffres qui se suivent. Je lui ai alors répondu qu'elle devait avoir du mal à compter au delà de 10 sans grincer des dent. C'est alors qu'elle s'est mise à compter (dans sa tête) sans s'arrêter en me demandant de l'arrêter quand je le souhaiterais. Je ne lui ai jamais demandé d'arrêter, souhaitant ardemment qu'elle s'endorme avant la fin de l'heure. De temps en temps elle me signifiait l'état d'avancement de son épopée numéraire : "J'en suis à 2600 m'sieur". Quelques minutes plus tard, j'ai entendu un autre élève chantonner : "Je m'appelle Jordy, j'ai quatre ans et je suis petit", ce à quoi j'ai répondu assez spontanément : "Je n'en doutais pas une seconde !" Et là il n'était pas encore 11h00.

     L'heure d'après, un élève à qui je réclamais un mot d'absence depuis 5 jours pour un devoir qu'il avait séché, s'est levé pendant le cours alors que j'écrivais au tableau. Il s'est approché silencieusement du tableau et quand je me suis retourné il était nez à nez avec moi, ça m'a un peu fait flipper sur le coup. Il m'apportait justement son carnet de correpondance pour me montrer son mot d'absence ; dans la rubrique "motif" il était inscrit "pas réveillé". Ils pourraient au moins faire semblant d'être malade et ainsi s'éviter un zéro quand ils sont absents, mais les élèves sont parfois naïvement honnêtes et inscrivent sur leurs mots d'absence des motifs aussi incongrus que "panne de réveil", "mal au ventre", "fatigue suite à un tournoi de foot la veille", "toilettes" (pour 30 min de retard) ou encore "chercher à manger".
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 23:56
    Cette année les élèves ont décidé que les vacances de Noël dureraient trois semaines. Comme beaucoup d'établissements scolaires en France mon lycée connaît en effet un blocus et de ce fait les salles de classe sont désertées depuis lundi matin. Le blocus vise à protester contre la réforme de Darcos. Cependant notre ministre a retardé sa réforme : oui, quelqu'un a du lui apprendre la règle de trois et il s'est sans doute rendu compte qu'il lui faudrait plus de temps pour mettre en application son plan machiavélique. Sacré Dragon... Euh, Darcos ! Bref, la réforme est suspendue, et pourtant les élèves continuent à protester devant le lycée, boycottent les cours et bloquent l'entrée du lycée. Vous l'aurez donc compris, la conscience politique de nos élèves s'est réveillée, et le ministre ne leur fait pas peur.

     Oui, la conscience politique de nos bambins ne demande qu'à s'exprimer. Un bonne partie des élèves ont en effet compris les enjeux de cette réforme... Enfin, une bonne partie de ceux qui connaissent le nom de notre ministre j'entends. Ce qui ne représente finalement pas beaucoup d'élèves. Les autres y trouvent tout de même leur compte. C'est super, le blocus ça leur permet de sécher les cours, de jouer à chat autour de la boîte postale située sur la place devant le lycée, tout cela sous les yeux du prof de maths qui vous regarde au chaud, par la fenêtre de sa salle déserte. Non franchement c'est cool le blocus, les DS sont annulés, on se promène dans les couloirs déserts, c'est calme. Juste avant les congés de Noël on en a bien besoin !

     Pour le prof, par contre c'est un peu plus technique. La première chose à faire en arrivant le matin, c'est justement d'arriver au lycée. Il faut en effet se faufiler entre les oeufs qui sont lancés contre la façade du lycée. Pour ça pas de soucis, j'ai trouvé la parade, je passe par les garages pour rentrer. Ensuite on se demande combien on va avoir d'élèves, ce matin j'en ai eu 6 puis 5 et enfin 0. Quand ils ne viennent pas c'est pas compliqué, on attend sagement en salle des profs. Mais quand ils viennent à 5 ou 6 c'est le casse-tête pour les occuper 55 minutes. Après il faut remplir le billet d'absence et il ne faut surtout pas mettre les présents sur le billet sinon ils sont perdus en Vie Scolaire (c'est la faute à Molière il parait), donc il faut arriver à caser 27 noms dans une case de 12 cm par 2,5 cm. Avis aux amateurs. Une fois qu'on a remis le billet d'absence, on se dirige au self, et là on y croise une bonne dizaine des élèves qui viennent de sécher votre cours... Certains se cachent sous la table faisant mine de chercher un objet tombé à terre, alors on a envie de leur demander : "c'est le prof de maths que vous cherchez sous la table ?"

     C'est donc le joyeux bordel dans mon lycée. Mais c'est sûrement presque partout ailleurs la même chose. il faut dire que le ministre l'a bien cherché, à force d'inonder la presse de ses phrases assassines à l'égard des enseignants et des lycéens dont il a le secret, forcément ça explose ! Et voilà le résultat.
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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 13:18
    Une fois de plus certains de mes élèves m'ont appris de drôles de choses. Cette fois-ci cela concerne les oeufs de poules. Dans un élevage on a mesuré la masse de 1 000 oeufs pour en évaluer la taille moyenne et la régularité. Ainsi, dans cet élevage :

     -"la masse moyenne est de 5 700 g pour un oeuf". Oui ce sont bien des oeufs de poules ! Je vous laisse imaginer le poids de la boîte de 12  et la gueule de la porte de votre frigo quand vous y rangerez les oeufs en question.

     -"il y a 9 000 oeufs". Je rappelle qu'on en a pesé 1 000... Mais comme les oeufs sont seulement de grosses cellules, c'est sûrement une manifestation grandeur nature du processus de mitose (la division cellulaire pour les néophytes).

     -"l'écart-type est de 9 000 g". Pour les non-matheux cela signifie que la taille des oeufs est très irrégulière et en gros qu'il sera fréquent de rencontrer des oeufs de quelques grammes à plus de 10 kg.
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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 18:08
    Mes élèves de 1ère ES sont censés côtoyer les données économiques et sociales au quotidien, mais cela n'a pas l'air de favoriser pour autant le développement de leur bon sens. Voici un petit aperçu de ce que j'ai appris grâce à eux, ou plutôt à cause d'eux, depuis septembre :

     "La France compte 215 millions d'internautes" (Vive les multicomptes).

     "La France compte 11 000 habitants de plus de 11 ans" (Ah oui donc Darcos a raison, y a trop de profs).

     "Un ouvrier touche le maximum de son salaire lorsqu'il travaille 0h00 et touche alors 135 euros" (Vous voyez qu'il y a des métiers où il y a plus de vacances que chez les profs).
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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 21:17
     Parfois il est nécessaire qu'un prof fasse preuve de répartie à l'égard des élèves. C'est une manière douce et discrète, pour parler simplement, de les casser afin de calmer leur exubérance parfois parasitante. Cela peut revêtir la forme du cynisme ou de l'humour, cela fait toujours grincer des dents, mais il n'empêche que c'est une pratique courante. Voici donc quelques exemples réels de mise en pratique de cassages en règle. Certains sont de moi, d'autres pas, mais ils sont tous réels.

     Exemple 1 : Une élève pique un fou-rire dans la salle de cours, cela se produit pour la troisième fois déjà dans la semaine, impossible de la calmer, le cours est perturbé. Heureux hasard, une autre mouette rieuse passe dans le couloir à ce moment-là en poussant des cris presque inhumains. C'est alors que le prof se tourne vers son élève et lui dit:
     "Tiens, va faire un tour dans le couloir, je suis sûr que toi et ta soeur vous avez des choses à vous dire !"

     Exemple 2 : Le prof expose son cours face à une classe  composée uniquement de filles et totalement inanimée. Ses élèves le regardent mais ne semblent pas comprendre un mot de ce qu'il raconte. Il se dit alos intérieurement : "Mais quelles belles dindes nous avons là !" Il ne peut s'empêcher de leur dévoiler le fond de sa pensée, mais le fait de manière plus subtile :
     "Quand je vous vois toutes là, je me demande comment vous avez fait pour échaper à Thanksgiving ! Mais d'un autre côté je me dis aussi que Noël approche et là, vous n'en réchaperez pas mesdemoiselles ! Croyez-moi !

     Exemple 3 : Deux garçons discutent pendant l'exposé du prof. L'enseignant se retourne alors vers eux pour leur demander d'arrêter. A ce moment ils les voit en train de sourir en se touchant du bout des doigts :
     "Vous deux au lieu de vous carresser et de vous susurer l'un à l'autre des mots doux, vous feriez mieux d'écouter le cours".
     Un autre élève assis à côté des deux premiers se croit alors autorisé à faire un commentaire :
     "Oui m'sieur et je suis témoin". Le prof répond alors :
     "Non, ce n'est pas possible jeune homme, ce n'est pas encore autorisé par la loi ! Il faudra encore attendre pour marier tes camarades !"

     Exemple 4 : Un élève regarde sous le bureau (c'est une maladie assez fréquente chez les ados qu'on pourrait appeler la mobilophonite aigue) ! Son voisin regarde également. Le prof arrête alors son cours, demande à l'élève ce qu'il fait sous le bureau. Pas de réponse, le portable a déjà disparu (ils sont vifs). Alors le prof lance :
    "Y a rien sous le bureau ? Dans ce cas je suis rassuré alors,  parce que je m'inquiètais un peu quand j'ai vu ton voisin regarder en direction de ta braguette."


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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 23:06
     Cette année j'ai trois classes sous ma responsabilité, une classe de Seconde, une première S et une première ES, ce qui représente en tout 85 ados victimes de mes élucubrations géométriques et algébriques. Cela se passe plutôt bien avec quelques couacs ponctuels cependant. Mais les monstres de seconde de l'an passé  et les bimbos de STG sont désormais très loin. Je suis récemment retourné dans mon ancien lycée avec d'autres collègues ayant également obtenu un nouveau poste pour fêter notre départ et passer le bonjour aux anciens collègues. J'y ai appris que mes anciens élèves de BTS me reprochaient  gentiment mais ouvertement de les avoir abandonnés ; ce n'est pas tout à fait exact mais ce n'est pas si loin que cela de la vérité. Quoiqu'il en soit, me voilà face à un nouveau public.

    Commençons par les première ES. Ce sont les moins nombreux mais proportionnellement à la quantité ce sont eux qui font le plus parler d'eux. L'ambiance de classe n'a pas été des plus formidables dans tous les cours jusqu'à présent : le travail n'était pas fait, ils se mettaient d'accord pour arriver tous en retard (sauf deux filles ultra-sérieuses toujours ponctuelles), et les bavardages parasitaient les cours. Depuis, grâce à une action cohérente de l'équipe pédagogique la situation s'est améliorée. J'ai toujours l'impression de faire cours à une forêt : un léger bruit de feuilles quand on souffle sur les branches mais aucune réaction quand on leur pose une question. Mais l'ambiance est plus studieuse. Cela ne les empêche pas de faire quelques bourdes, j'ai par exemple appris grâce à eux qu'il y avait moins de 120 habitants de plus 75 ans en Région Rhône-Alpes, du moins c'est qui m'a été rapporté dans une copie. C'est sans doute la canicule ! En tout cas ce sera pratique pour les retraites ! Plus aucun problème de financement. J'ai appris par une collègue qu'un des élèves avait essayé, en classe de seconde, de trouver la mer sur une carte de Lyon ! C'est sûrement la faute à ces inscriptions qu'on trouve sur les berges du Rhône et qui indique les directions de la source du Rhône et de la mer.

     Pour les première S, c'est un peu moins drôle ! Le réveil a été difficile pour eux : le niveau de seconde est devenu tellement bas que le clash de la première S est presque aussi dur que le passage en classe prépa. Quand j'ai rendu le premier devoir surveillé j'ai presque culpabilisé de mettre d'aussi mauvaises notes. Mais face à des raisonnements totalement anarchiques, des calculs bourrés d'erreur et des pages pleines de ratures, que pouvais-je faire ? J'ai simplement cherché à être honnête avec eux, après tout c'est aussi les respecter que de leur faire comprendre qu'il reste encore du chemin à faire pour atteindre un niveau correct. Je me méfie de certains cependant : je soupçonne l'un d'entre eux de falsifier ses copies une fois corrigées (il a désormais droit à un scan systématique de toutes ses copies avant que je la rende).

    Quant aux élèves de seconde, ils sont assez attachants. Ils ont certes un niveau qui ne me paraît pas extraordinaire mais ils ont le mérite d'être sympathiques. Quand on a discuté de la situation de la classe avec l'équipe pédagogique, la prof principale a pointé, sur le trombinoscope de la classe, une élève ressemblant à Reese Witherspoon dans La revanche d'une blonde, et nous a confié en souriant : "finalement quand je vois cette élève j'ai envie de dire qu'elle est un portrait de la classe entière à elle toute seule". Le pire c'est qu'elle n'a pas tort. Et ils sont tellement mignons tous, qu'on croirait presque les mensonges qu'ils nous racontent : "M'sieur, vous allez rire, mardi j'avais oublié mon DM parce que j'étais chez ma soeur, et aujourd'hui je peux pas vous le rendre parce que ma mère l'a pris pour un brouillon et l'a jeté à la poubelle". Si c'est le cas il devait vraiment pas être beau son devoir !
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